En 2019, le CETIM est intervenu à plusieurs reprises en plénière du Conseil des droits de l’homme. Notamment pour dénoncer la répression contre les gilets jaunes et pour appeler les autorités nigérianes et néerlandaises à honorer leurs engagements internationaux en matière de droits de l’homme et du travail.
Gilets jaunes
Dans sa déclaration, le CETIM a demandé au gouvernement français de cesser immédiatement la répression à l’égard des manifestant-e-s. Il lui demande aussi d’honorer ses engagements internationaux en matière de droits humains et de droit du travail.
En effet, le mouvement des « gilets jaunes » se heurte à la pire recrudescence de violences policières depuis la guerre d’Algérie. A titre d’exemple, le 1er décembre 2018, 7 940 grenades lacrymogènes ont été tirées, 800 grenades de désencerclement, 339 grenades de type GLI-F4 (munitions explosives), 776 cartouches de LBD, etc. Selon les chiffres provisoires, on compte plus d’une dizaine de morts accidentelles, plusieurs milliers de blessés dont une centaine grièvement, plusieurs centaines de personnes condamnées et/ou incarcérées.
Le mouvement des gilets jaunes découle des mobilisations antérieures et des grèves qui se multiplient pratiquement dans tous les secteurs (publics et privés) pour protester contre la flexibilisation du marché du travail. La réponse des autorités françaises est la répression et l’entrave des activités syndicales. Discriminations salariales contre des syndicalistes, licenciements abusifs de grévistes, pressions exercées par des menaces ou des sanctions disciplinaires, restrictions des droits syndicaux ou du droit de grève, voire criminalisation de l’action syndicale… Sans parler des récentes réformes gouvernementales du code du travail qui pénalisent encore plus les mouvements sociaux.
Shell Nigeria
Le CETIM a appelé les autorités nigérianes et néerlandaises à honorer leurs engagements internationaux en matière de droits de l’homme et du travail. En effet, Shell est l’une des plus grandes sociétés énergétiques au monde. Basée aux Pays-Bas, elle est cotée en bourse. Cela fait longtemps que les organisations de la société civile critiquent cette STN pour son impact sur les communautés locales et l’environnement, et que les syndicats à travers le monde lui reprochent les violations des droits des travailleurs. Cette compagnie transnationale fait l’objet d’une surveillance accrue de la part des organismes de réglementation de plusieurs pays au sujet de ses relations d’affaires et de ses pratiques de gouvernance d’entreprise, ainsi que d’une campagne mondiale menée par les syndicats pour l’obliger à respecter les droits du travail. L’histoire de Shell au Nigeria est marquée par la corruption, la destruction de l’environnement et l’association avec des atrocités en matière de droits humains.
Vous pouvez consulter le texte des déclarations in extenso ici