Saisine à l’ONU sur les violations du droit à l’eau au Chili

08/12/2020

Le CETIM et le Mouvement de défense de l’eau, de la terre et de la protection de l’environnement (MODATIMA) ont dénoncé les violations du droit à l’eau dans la région de Petorca, au Chili.

Le droit à l’eau et à l’assainissement est un droit humain. En effet, l’eau est essentielle à la vie des êtres humains non seulement pour la consommation quotidienne et pour l’hygiène, mais aussi pour la production alimentaire. En ce sens, l’accès, l’approvisionnement et l’assainissement de l’eau sont indispensables à des conditions de vie dignes et décentes.

Cependant, au Chili le droit à l’eau n’est pas inscrit formellement dans la législation nationale et n’est pas respecté. En accordant aux acteurs privés des autorisations pour l’exploitation des ressources d’eau du pays, le gouvernement chilien engendre de violations prolongées et systématiques du droit à l’eau, notamment dans la province de Petorca, connue pour la production d’avocats destinés à l’exportation.

Le 20 août 2020, le Rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’eau et à l’assainissement, M. Leo Heller, a rendu public un communiqué sur le droit à l’eau au Chili, suite au travail de plaidoyer du CETIM et de MODATIMA.

Son appréciation sur le respect de ce droit fondamental est sans équivoque. Selon le Rapporteur : « Le gouvernement chilien ne respecte pas ses obligations internationales en matière de droits de l’homme s’il donne la priorité aux projets de développement économique sur les droits à l’eau et à la santé ». Le Rapporteur a également fait des recommandations spécifiques au gouvernement chilien pour remédier à cette situation.

Petorca, une situation dramatique

Dans le cadre de la 45e session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, le CETIM et MODATIMA ont dénoncé la pénurie d’eau provoquée par la mauvaise gestion de cette ressource naturelle par les autorités chiliennes dans la région de Petorca. A cette occasion, Rodrigo Mundaca, porte-parole de MODATIMA, est intervenu en ces termes : « Nous savons ce que cela signifie de vivre sans eau, puisque nous vivons dans l’épicentre national de la violation du droit à l’eau, ici, dans la province de Petorca, où la production d’avocats compte beaucoup plus que la vie de nos communautés, la préservation des écosystèmes, le soin de nos identités locales. (…) Nous avons déployé des dizaines de stratégies : mobilisations, actions dirigées vers le Parlement chilien, élaboration de livres et d’une infinité de textes de débat, des milliers de forums, des actions de visibilité nationale dans les médias locaux, régionaux et nationaux, accompagnées d’importants reportages réalisés par différents organes de presse. Dans chacun d’eux, les preuves sont irréfutables : au Chili, le droit à l’eau est systématiquement violé, ce qui est un facteur déterminant pour la réalisation de tous les autres droits. »

Ensemble, le CETIM et MODATIMA ont également élaboré un rapport détaillé sur cette question. Dans le futur, nos deux organisations continueront à s’engager pour que l’État chilien suive et mette en œuvre les recommandations du Rapporteur spécial et respecte ses engagements internationaux en matière de droits humains, afin que le Chili garantisse la priorité de la défense et de la promotion du droit à l’eau par rapport aux intérêts économiques et commerciaux privés.

Le communiqué du Rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’eau (en anglais)

La communication envoyé par plusieurs Rapporteurs spéciaux de l’ONU au gouvernement chilien (en espagnol)

La déclaration du porte-parole de MODATIMA (en espagnol)

Le rapport détaillé du CETIM et de MODATIMA (en français)

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