Soutien au processus pour une Déclaration sur les droits des paysan-ne-s

21/12/2017

Le 20 septembre 2017, la Présidente du Groupe de travail intergouvernemental chargé d’élaborer une Déclaration des Nations Unies sur les droits des paysans et autres personnes travaillant en zone rurale, Mme Nardi Suxo Iturry, Ambassadrice de la Bolivie, a présenté son rapport sur la 4ème session dudit Groupe en plénière du Conseil des droits de l’homme (CoDH).

La présidente a exprimé sa satisfaction sur le déroulement de la 3ème lecture (participation large et cadre constructif notamment) du projet de Déclaration lors de la 4ème session du Groupe de travail (mai 2017, voir bulletin du CETIM no 55), tout en souhaitant son adoption en 2018.

La délégation de LVC présente, appuyée par le CETIM et FIAN International, a réitéré son soutien ferme au processus. Henry Saragih, Président du syndicat paysan d’Indonésie (SPI), s’est adressé au CoDH soulignant l’importance de la reconnaissance de leurs droits à la terre, aux semences, à la biodiversité, à la justice, et que soient reconnus les droits des paysannes et des femmes travaillant en zone rurale. Selon H. Saragih, cette Déclaration sera un grand accomplissement non seulement pour les paysan-ne-s, mais aussi pour les générations à venir et la construction d’un monde meilleur.

La Coordinatrice générale de LVC, Elizabeth Mpofu, a présenté la situation en Afrique, marquée notamment par les accaparements des terres et la criminalisation des semences traditionnelles qui affectent des centaines de milliers de paysans au profit des intérêts de l’agro-industrie.

Ramona Dominiciou, membre de la Coordination européenne de LVC (ECVC), a souligné qu’en Europe aussi les paysan-ne-s font face à des discriminations systématiques, sans que les législations existantes puissent les protéger. Les paysan-ne-s sont chassé-e-s des terres, transformé-e-s en migrant-e-s, réfugié-e-s et parfois même deviennent des esclaves modernes. L’Europe a aussi une responsabilité énorme envers les paysans du monde du fait des politiques d’investissement et de commerce qui affectent les droits des paysan-ne-s.

Tous les États qui ont pris la parole sur le sujet en plénière du CoDH et la FAO ont appuyé le processus et plaidé pour l’adoption d’une Déclaration sur les droits des paysans et autres personnes travaillant en zone rurale.1

Le 29 septembre 2017, une résolution portant sur les droits des paysans, nécessaire pour la poursuite du processus, a été adoptée par 34 voix pour, 2 contre (États-Unis et Royaume-Uni) et 11 abstentions. Après plusieurs années de travail acharné, c’est une victoire d’étape importante pour la défense des droits du monde rural, étant donné que le soutien étatique à ce processus s’élargit : c’est la première fois qu’un État européen, le Portugal, (hormis la Suisse qui soutient le processus pratiquement depuis le début), a voté en faveur d’une telle résolution.

Par cette résolution, il est prévu que le Groupe de travail intergouvernemental tienne une 5ème session afin de finaliser le projet de Déclaration en question pour son adoption en 2018.

  1.  Il s’agit de : Bolivie, Cuba, Équateur, Inde, Irak, Iran, Nicaragua, Soudan, Tunisie (au nom du Groupe africain) et Venezuela.
Catégories Bulletin Droits des paysans
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