La Confédération paysanne (France) et le CETIM saisissent l’ONU au sujet des méga-bassines

18/07/2023

La Confédération paysanne et le CETIM ont présenté à l’ONU une saisine au sujet des méga-bassines, visant à dénoncer les violations des droits humains, la répression policière sanglante et la criminalisation des personnes et organisations s’opposant à ces projets d’accaparement de l’eau.

Les projets de méga-bassines ne bénéficient qu’à une minorité d’agriculteur·trices liée au secteur de l’agrobusiness, aux dépens du droit d’accès à l’eau de l’ensemble des paysans et paysannes dans les territoires. Ils renforcent le problème de la sécheresse et de la raréfaction de l’accès à l’eau dans les territoires, alors même qu’il est urgent de changer les pratiques agricoles pour limiter les besoins en eau. Les méga-bassines participent d’un modèle qui détruit les terres agricoles et le cycle naturel de l’eau, raisons pour lesquelles de récentes décisions de justice ont déclaré plusieurs de ces projets illégaux. Malgré ces décisions favorables, lutter contre les méga-bassines et pour un système agricole durable se fait aujourd’hui, en France, au risque de son intégrité physique. Lors de la dernière mobilisation les 24, 25 et 26 mars à Sainte-Soline, 200 personnes ont été blessées (dont 40 grièvement).
La lutte pour l’eau est une lutte internationale. Partout dans le monde des peuples se mobilisent contre la marchandisation et la surexploitation de l
’eau. La destruction de cette ressource vitale prend des formes diverses : accaparement de l’eau par des entreprises transnationales, grands barrages, détournement de la ressource pour l’agriculture industrielle, pollutions industrielles dangereuses pour les habitant·es des territoires, etc. En plus d’être privées d’accès à l’eau, les populations et les militants et militantes sont bien souvent réprimé·es et criminalisé·es lorsqu’ils et elles se mobilisent pour défendre leurs droits.

ENCADRÉ : Quelles sont les implications concrètes du déploiement de ces projets de méga-bassines ?

  • Privatisation et accaparement de l’eau au bénéfice d’une minorité et du capital privé : ces projets sont généralement portés par une poignée d’irrigants actifs dans l’agriculture industrielle à grande échelle. Ils voient dans leur construction la possibilité de s’assurer un accès à l’eau sécurisé même en cas de sécheresse. Ces projets d’irrigation entretiennent un modèle agricole qui accapare les biens communs et les moyens de production au détriment des paysan·nes, en plus de favoriser la spéculation.

  • Destruction de l’environnement : Les projets de bassines, dès lors qu’ils sont installés, nécessitent d’être rentabilisés, encourageant le maintien et le développement de pratiques agricoles intensives pour assurer le rendement. Ces modèles sont fortement consommateurs d’intrants chimiques de synthèse, et développent des pratiques agricoles qui détruisent les sols.

  • Violation de la Déclaration de l’ONU sur les droits des paysan·nes, et en particulier de son article 21.2 qui consacre le droit des paysan·nes « d’accéder à l’eau pour leur usage personnel et domestique, pour s’adonner à l’agriculture, à la pêche et à l’élevage et se procurer d’autres moyens de subsistance liés à l’eau, assurant la conservation, la restauration et l’utilisation durable de l’eau. Ils ont le droit d’avoir un accès équitable à l’eau et aux systèmes de gestion de l’eau ».

Lire la déclaration du CETIM et de la Confédération paysanne 

Lire le communiqué de presse conjoint

Catégories Articles Bulletin Droits des paysans
Étiquettes
bursa evden eve nakliyat