À la suite de la procédure de plainte engagée en juin 2025 auprès des mécanismes de protection des droits humains de l’ONU, Urgence Palestine, NIDAL et le CETIM saluent l’interpellation [1] de cinq Rapporteurs spéciaux et Experts indépendants des Nations Unies [2] auprès du gouvernement français, concernant la procédure de dissolution engagée contre Urgence Palestine et les sanctions financières visant ses membres, en particulier le gel des avoirs d’Omar Alsoumi.
Les Rapporteurs expriment un certain nombre de craintes et considèrent notamment que la proposition de dissolution semble s’inscrire dans un contexte plus large de « criminalisation par les autorités françaises d’individus ou d’organisations qui expriment quelconque critique envers l’Etat d’Israël ou leur soutien au peuple palestinien ». En outre, s’agissant de la mesure de gel des avoirs visant Omar Alsoumi, ils considèrent que de telles mesures risquent de pénaliser de fait les associations et mouvements pro-palestiniens légitimes et peuvent contribuer à un effet dissuasif sur la société civile, conduisant à l’autocensure et à la suppression des opinions dissidentes.
Les Rapporteurs ont demandé, à ce stade, au Gouvernement de s’expliquer sur un certain nombre de points, en leur demandant incessamment, dans l’intervalle, de suspendre la procédure. En dépit de la gravité des points soulevés, le Gouvernement a adressé une réponse partielle et superficielle [3], totalement insusceptible de répondre aux différents points contenus dans l’interpellation onusienne.
Cette interpellation constitue une avancée juridique et politique importante pour Urgence Palestine, pour la société civile française et pour toutes les organisations dans les pays occidentaux réprimées pour leur soutien à la lutte de libération du peuple palestinien. Les préoccupations exprimées par les Rapporteurs mettent en lumière l’utilisation répressive d’un régime anti-terroriste d’exception, vague et non fondé ni en droit français ni en droit international.
La répression systémique et la tentative de criminaliser tout soutien à la résistance légitime du peuple palestinien représente un flagrant manquement des autorités françaises à leurs obligations nationales et internationales en matière de droits humains. Il convient de rappeler que, au delà de la France, cette vague répressive et autoritaire est à l’œuvre dans la grande majorité des pays occidentaux.
Concernant Urgence Palestine, nous restons néanmoins extrêmement vigilants : la menace de dissolution n’a pas été retirée et peut être décidée à tout moment comme le prouvent les nouvelles accusations pesant désormais sur notre camarade Omar Alsoumi.
Nous appelons le gouvernement français à :
Par l’action juridique et par la mobilisation populaire, nous continuons de lutter face aux dérives graves et liberticides d’un gouvernement qui soutient le régime israélien. Nous nous battrons pour que les coupables et complices du génocide en cours soient poursuivis en justice.
Urgence Palestine, NIDAL et le CETIM continueront à défendre l’ensemble des libertés et des droits du peuple palestinien, du droit à la résistance au droit à l’auto-détermination.
Contact: Raffaele Morgantini, Représentant du CETIM auprès de l’ONU, raffaele@cetim.ch, +41796606514
Notes :
https://spcommreports.ohchr.org/TMResultsBase/DownLoadPublicCommunicationFile?gId=30280
Les Rapporteurs spéciaux et les Experts indépendants sont des mécanismes indépendants mandaté de l’ONU pour traiter de thématiques spécifiques liées aux droits humains, enquêter sur les violations et en rendre compte publiquement. Ils et elles constituent l’une des plus hautes autorités internationales pour chacune des thématiques et droits humains relevant de leur mandat