La 3e session du Groupe de travail d’experts des Nations Unies sur les droits des paysans et autres personnes travaillant dans les zones rurales s’est tenue au Palais des Nations à Genève du 24 au 28 février 2025.
Cette session du groupe de travail a principalement consisté en des réunions avec les États et divers organes des Nations Unies afin de discuter de la promotion des droits des paysans dans le monde entier et en particulier la question du droit à la participation. La société civile a eu l’occasion de dialoguer et d’interagir de manière constructive avec les cinq experts indépendants du Groupe de travail, qui ont manifesté un vif intérêt et une grande volonté de collaborer avec les organisations paysannes et rurales ainsi qu’avec leurs alliés.
Les membres suisses et français de La Vía Campesina (LVC) ont présenté un aperçu des problèmes actuels qui touchent les paysan·nes dans leurs pays respectifs. En Suisse, le représentant d’Uniterre a souligné qu’environ 80 % du commerce de détail est contrôlé par seulement deux grandes entreprises. Ces deux géants imposent souvent les prix d’achat et les conditions de travail, ce qui met en évidence les relations de pouvoir profondément déséquilibrées qui imprègnent les systèmes alimentaires suisses.
Pour que le droit des paysan·nes à la participation soit respecté, celles et ceux-ci devraient avoir leur mot à dire dans les processus de négociation sur les prix, ce qui n’est pas le cas. De plus, dans le contexte suisse, il a été souligné que les petites organisations paysannes ayant des opinions plus progressistes sur l’agriculture et les systèmes alimentaires ont été exclues d’un groupe, créé par le gouvernement suisse, chargé de définir la politique agricole du pays, officiellement en raison d’un « manque de place ».
Le CETIM a recommandé au Groupe de travail de prendre en considération et d’étudier les cas de pays tels que Cuba et le Népal comme exemples concrets de bonnes pratiques en matière de politiques et de lois nationales appliquant les droits des paysan·nes consacrés dans la Déclaration. Il a également appelé le Groupe de travail à promouvoir le droit à la participation des détenteurs des droits de la Déclaration au niveau de tous les organes, instances et mécanismes compétents, que ce soit au niveau national et international. Sans une participation réelle des paysan·nes aux processus de prise de décisions, il ne sera tout simplement pas possible de mettre en œuvre les droits figurant dans la Déclaration de manière cohérente, inclusive et ciblée.
Dans le cadre de ces discussions sur le droit à la participation, le CETIM a collaboré avec LVC et ses partenaires pour élaborer des contributions sur les enjeux qui entourent ce droit en Suisse, au Brésil et au niveau mondial.