Présentation
du Centre Europe-Tiers Monde
"
Il n'y a pas un monde développé et un monde sous-développé,
mais un seul monde maldéveloppé " |
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Cette
conviction, qui a présidé à la fondation du
CETIM en 1970, questionne l'a priori positif généralement
attribué au modèle de développement occidental. |
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Ce «
maldéveloppement », dont les dimensions sont tout autant
économiques et sociales qu'écologiques, ne se confine pas
uniquement au Tiers Monde. II s'étend à la société
mondiale tout entière : l'endettement vertigineux et le marasme
socio-économique que connaissent de nombreux pays du Sud, les écarts
de plus en plus criants entre les conditions de vie et de consommation
des riches et des pauvres d'un bout à l'autre du globe, confirment
l'actualité de la désignation d'un seul et unique maldéveloppement.
En effet, si l'on s'en tient aux statistiques et aux analyses de différentes
institutions des Nations Unies, jamais la pauvreté chronique n'a
frappé autant de populations à travers le monde ; de même,
les catastrophes écologiques se multiplient, menaçant la
survie même de l'humanité et de la planète et font
surgir de nouvelles sources potentielles de conflits. Le surarmement représente
par ailleurs une problématique centrale au maldéveloppement.
A l'heure de la « globalisation du monde
», de nouvelles relations entre les nations, les peuples et les
individus doivent être développées à la mesure
des bouleversements qu'opère ce paradigme économique.
Un premier enjeu concerne la recherche d'alternatives pour la survie et
le développement de la majorité des pays du Sud, face à
un modèle hégémonique dont on mesure clairement les
limites économiques (p. ex. l’inadaptation de la production
mondiale aux besoins économiques et sociaux, le cercle vicieux
de la dette du Tiers Monde), les dégâts sociaux (p. ex. le
chômage, le démantèlement de la sécurité
sociale), les catastrophes écologiques (p. ex. la déforestation,
les pollutions) et les ravages culturels (p. ex. l’uniformisation,
les replis identitaires). Par ailleurs, la marginalisation croissante
de certaines régions, telle que l'Afrique sub-saharienne, considérées
comme non stratégiques par le monde industriel, est également
préoccupante.
De manière générale, le CETIM
met un accent particulier sur la critique des institutions financières
et commerciales internationales (FMI, BM, OMC), ainsi que sur le rôle
aujourd'hui prédominant des multinationales ou transnationales.
Un second enjeu d'importance s'observe au niveau des interactions culturelles,
liées aux grandes migrations de cette fin de siècle : réfugié-e-s
d'origine politique, économique et écologique croisant sous
certaines latitudes des hordes de touristes à la recherche d'un
dépaysement exotique aux conséquences parfois dévastatrices.
En ce sens, le CETIM met en exergue dans le cadre de ses activités
les questions relatives à l’asile, aux conditions de vie
des immigré-e-s, etc.
Il tente aussi de dénoncer la montée du racisme, de la xénophobie
et des formes d'apartheid en examinant les causes plus structurelles qui
sous-tendent de tels phénomènes.
Préoccupé par le nombre croissant des « laissé-e-s
pour compte » de la globalisation tant dans les sociétés
du Nord que dans celles du Sud, le CETIM traite de différents aspects
de l'exclusion et de la précarité comme les incidences économiques,
sociales et culturelles des nouveaux réseaux de télécommunications.
Le CETIM : carrefour de la solidarité
Le CETIM entend contribuer au rassemblement des débats critiques
qui émanent de la société, au Sud comme au Nord,
face aux orientations qui se profilent pour le XXIème siècle.
Dans cette perspective, le CETIM a recours à plusieurs instruments.
Des publications pas comme les autres
Par sa spécificité d'association à but non-lucratif,
le CETIM traite de sujets qui n'ont pas toujours les faveurs médiatiques.
Éditeur convaincu de l'inégalité des rapports de
force entre les divers acteurs sociaux, à l'échelle tant
nationale qu'internationale, le CETIM apporte un éclairage sérieux
et original sur les causes des innombrables conflits qui menacent quotidiennement
la paix, sur le maldéveloppement généralisé
et sur l'élaboration d'alternatives susceptibles d'assurer un développement
égalitaire et durable.
Dans ce sens, le CETIM a publié et diffusé à ce jour
plus de 90 ouvrages et offre ses services aux associations et aux ONG
désireuses de profiter de son concours technique et de son expérience
d'édition. Ces ouvrages sont principalement destinés à
informer le grand public et à susciter une solidarité active
entre les victimes des violations des droits humains, face aux problèmes
de société liés à la globalisation.
Un soutien actif aux campagnes de sensibilisation
Par diverses initiatives, telles que des colloques, des manifestations
publiques, le CETIM s'engage dans des campagnes locales, nationales et
internationales, de concert avec un large réseau d'organisations
et de mouvements. A titre d'exemple, déjà en novembre 1995,
le CETIM organisait à Genève, un Symposium international
sur le thème « Gatt/OMC, quels enjeux et quelles conséquences
? » qui a rassemblé une vingtaine d'orateurs-trices devant
plusieurs centaines de participant-e-s.
Une activité pertinente au sein des institutions onusiennes
Le statut consultatif de catégorie générale dont
jouit le CETIM auprès du Conseil économique et social des
Nations Unies (ECOSOC) constitue un instrument primordial pour le développement
de ses activités. Grâce à ces instances internationales,
le CETIM relaye les critiques émanant de la société
civile (mouvements de masse, organisations de base, syndicats et ONG)
sous la forme de propositions d'actions concrètes et d'appels à
l'innovation.
A l'heure actuelle, le CETIM met particulièrement en exergue les
questions du respect, de l'application et de la promotion des droits économiques,
sociaux et culturels, ainsi que les problèmes liés au droit
au développement.
Un Centre de documentation pour chercheurs-ses, étudiant-e-s
et autres
Le CETIM dispose d'une documentation spécialisée sur de
nombreuses thématiques, régulièrement alimentée
par plus de 200 périodiques tant régionaux qu'internationaux
et par différents organes des Nations Unies. Ses archives sont
mises à disposition du public sur demande.
Dans son ensemble, les activités et les différents instruments
du CETIM se complètent et son originalité lui vaut d'être
apprécié tant au niveau international et national que sur
le plan associatif genevois. |